Kalaweni matin

Message du Président Azali Assoumani adressé à la nation le 12 août à Fomboni-Mohéli, à l’occasion de l’lde EL Kabir 1440 H
Comoriennes,
Comoriens,
Mes chers compatriotes,

Alors que nous célébrons l’Aïd El Adha de l’An 1440 de l’Hégire, je voudrais vous adresser à toutes et à tous, mes chers compatriotes, dans le pays et dans la diaspora, mes chaleureuses félicitations ainsi que mes meilleurs vœux de bonne santé et de bonheur pour vous-mêmes, vos familles et vos proches.

En ce jour béni où nos pèlerins sur les lieux saints de l’Islam achèvent leur pèlerinage, je joins mes prières aux vôtres, pour qu’Allah-Le-Tout-Miséricordieux accorde à notre pays, ainsi qu’aux pays frères de la Umma Islamique, paix, sécurité, concorde, progrès et de prospérité et pour que les actions que nous entreprenons et les efforts que nous déployons pour améliorer les conditions de vie de notre peuple soient couronnés de succès.

Je tiens à cette occasion, à saluer chaleureusement et à remercier mes sœurs et frères et plus particulièrement, mon frère le Gouverneur Fazul et toutes les autorités de Mwali sans oublier mon frère d’armes le colonel Anrifi Moustoifa Bacar.

Je les remercie toutes et tous, pour leur accueil toujours chaleureux et fraternel, une tradition d’hospitalité qui ne s’est jamais démentie et pour laquelle, nous leur sommes très reconnaissants.

Mes chers compatriotes,
Dans nos traditions, l’Aïd El Adha est l’occasion annuelle privilégiée de tous les Comoriens, de prier pour ceux et celles qui nous ont quitté, de rendre visite les uns aux autres, réconforter les plus démunis et les plus vulnérables et ainsi, renouer et renforcer les liens sociaux et de solidarité.

En ma qualité de Chef de l’Etat, je dois faire respecter ces traditions ainsi que le caractère sacré de nos fêtes religieuses et de leur célébration dans la concorde et l’harmonie.

Pour cela, l’Etat doit se conformer aux directives avisées du Grand Mufti de la République, pour éviter les querelles inutiles et les polémiques stériles sur les dates.

Je salue la sagesse, l’action et l’engament du Grand Mufti, de tous les ulémas, du Ministre de la Justice et des affaires Islamiques ainsi que les forces de l’ordre qui ont conjugué leur efforts pour permettre à la population de célébrer cette fête sur l’ensemble du territoire national, le même jour, dans l’unité, la cohésion et la communion.

Pour ma part, je fais tout ce qui en mon pouvoir, pour faire respecter les valeurs de l’Islam, qui fondent la société comorienne, veiller sur ses principes, ses piliers et préserver les traditions du Prophète Muhammad, paix et salut sur Lui, contre les extrémismes, les déviations, les amalgames de toute nature.

Mes chers compatriotes, honorable assistance,

La Constitution de notre pays a fait du Président de la République, le symbole de l’Unité nationale, le garant de l’intangibilité des frontières, l’arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier des institutions.
C’est pourquoi, après les dures épreuves vécues les mois passés, j’ai initié un processus et des mesures d’apaisement, destinés à réconcilier et rassembler toutes les Comoriennes et tous les Comoriens, quelque soit leur opinion.

En effet, c’est ensemble, que nous pourrons œuvrer en faveur de la quiétude et de la sérénité dans le pays et ainsi, consolider la paix, la sécurité, la cohésion nationale et notre vivre-ensemble.

Ainsi, après la grâce accordée à des personnes condamnées par la Cour de sûreté de l’Etat pour des crimes commis contre l’Etat ou à l’encontre des autorités, j’ai décidé, comme je l’avais promis lors la fête nationale, de faire usage à nouveau, de mes prérogatives.

Je viens en effet d’accorder une grâce totale de la peine restant à exécuter aux personnes qui, en mai dernier, avaient bénéficié d’une grâce commuant leur peine.

Mes chers compatriotes,

Comme vous l’avez tous suivi, je viens d’effectuer une visite officielle en France, à l’aimable invitation de mon homologue français, le Président Emmanuel Macron à qui je tiens à renouveler ici, mes vifs remerciements.

Je lui réitère ma gratitude, pour l’accueil chaleureux, l’hospitalité, tous les honneurs qui m’ont été rendus et tous les égards et la grande estime dont nous avons été l’objet ma délégation et moi-même, tout au long de notre séjour en France.

Cette visite, mes chers compatriotes, nous a permis, le Président Macron et moi-même, notamment lors des entretiens amicaux, chaleureux et francs que nous avons eus au Palais de l’Elysée, de consolider les relations d’amitié et de coopération entre nos deux pays.

Le document-cadre signé entre les ministres des affaires étrangères des deux pays a jeté les bases du renouveau de ce partenariat franco-comorien.

Nous avons pu aborder sereinement, la question de l’Ile comorienne de Mayotte et convenu que face à ce différend territorial, nous devons poursuivre avec détermination, un dialogue franc, entre partenaires, pour trouver la solution adéquate, qui préserve les intérêts des deux parties, y compris bien entendu la réintégration de Mayotte dans son ensemble naturel.

D’autre-part, le Plan de Développement France-Comores (PDFC), doté de 150 millions d’euros, signé par les deux ministres, privilégie sur trois ans, la Formation et l’Insertion socioprofessionnelle des jeunes, l’Agriculture, la Santé et l’Education.

La rencontre que j’ai eue avec le patronat français et d’autres investisseurs et acteurs économiques français, nous a permis d’examiner les voies et les moyens d’accroître les investissements français aux Comores et expliquer aux opérateurs économiques français les opportunités d’investissements qui s’offrent dans notre pays.

Enfin, lors de notre rencontre au Palais de l’Elysée, le Président Emmanuel Macron a accepté d’abriter et de parrainer la Conférence des bailleurs de fonds que nous souhaitons organiser à Paris avant la fin de cette année 2019.

Je tiens ici à remercier à nouveau le Président Macron qui, en accédant à notre souhait, a permis au Gouvernement comorien, d’êtres à pied d’œuvre, pour préparer la liste de projets à soumettre aux investisseurs, publics et privés, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, de la pêche, en nous inspirant du modèle de nos voisins de l’Océan indien pour développer notre pays.

Dans ces domaines, l’Ile de Djoumbe Fatima dispose de tous les atouts à faire valoir, pour être au premier rang.

Mes chers compatriotes,
Notre jeune République se construit chaque jour.

Aujourd’hui, nous avons décidé de nous relever et, sans prétention aucune, inscrire les Comores parmi les pays émergents, à l’horizon 2030.

Toutefois, il est toujours utile de rappeler, que la première condition de cette émergence, reste la paix et la sécurité dans notre cher pays.
C’est pourquoi je sollicite la contribution de chacune et de chacun d’entre nous pour relever ce défi.

Cela est et reste un devoir pour toutes les Comoriennes et tous les Comoriens, en particulier la jeunesse dont la formation et l’insertion professionnelle demeurent notre principal priorité car nous voulons éviter à cette frange importante et fragile de notre population, d’être la cible ou la victime des manipulations et des extrémismes de tous bords.

Pour tout cela, j’ai toujours dit que nous devons compter, d’abord sur nos propres moyens et nos propres ressources et ensuite, sur l’aide de nos partenaires.
Je sais que cela exaspère les forces maléfiques qui veulent utiliser des compatriotes, pour déstabiliser notre pays et couper tout élan de développement.

Trop longtemps, nous sommes restés passifs, face à leurs agissements.

Aujourd’hui, la meilleure réponse à leur donner, c’est de nous unir à l’essentiel, d’aller de l’avant avec toutes les bonnes volontés et de continuer les actions engagées par le Gouvernement afin de démontrer au monde, le sursaut dont sont capables les Comoriens.

C’est pourquoi, je renouvelle ici, mon appel à vous tous, mes chers compatriotes, du pays et de la diaspora, pour que dans la sérénité et dans un cadre démocratique, inclusif et élargi, n’excluant aucune force vive nationale, pour renforcer la paix, la sécurité, la quiétude et la stabilité dans notre cher pays, conditions sine-qua-non du développement socio-économique et de l’émergence de notre pays.
Tous ensembles, nous le devons et nous le pouvons.

Yes, we can
Vive la République
Vive l’Union des Comores
Je vous remercie.